Tuesday, July 1, 2008

Hola! d'Équateur

J'avais initialement très envie de retourner au Népal. J'ai donc fait beaucoup de recherche; j'ai contacté mon agence locale à Kathmandu et essayer d'organiser une expédition de trois 6000m et un 7000m. Cependant je ne suis pas arrivé à former un groupe (un 7000m est assez dispendieux). Nous nous sommes donc redirigés naturellement vers l'Amérique du sud où notre regard s'est porté vers la Bolivie. Et c'est finalement en Équateur (après les recommandations d'un guide de Québécois) que nous avons atterri.

Voici donc le récit de notre circuit intitulé "Volcans d'Équateur - 6 sommets en 14 jours" avec l'Agence Terranovatrek: agence locale très recommandable, dont le propiétaire Henry est Belge. Ils ont des guides qui parlent français.

Pour les photos, cliquez dessus pour les avoir plus grande.


Mardi, 10 juin
Par Sébastien,


Nous sommes arrivés à Quito, samedi, le 7 juin. Pendant deux jours, nous avons fait les circuits touristiques traditionnels afin de nous familiariser avec cette ville mais aussi pour commencer notre acclimatation (Quito = 2800m).



Aujourd'hui, mardi matin, nous quittons Quito. Les grandes villes, moins longtemps nous y sommes et mieux c'est! Deux jours pour visiter le vieux Quito et la nouvelle partie: c'est amplement suffisant! Nous avons dormi à l'auberge de jeunesse de Quito où la principale langue parlée est l'anglais. Beaucoup d'Anglais et d'Australiens.


Maintenant nous sommes à Otavalo (au nord de Quito): petite ville de 25 000 habitants. Nous nous rapprochons des montagnes (et de la verdure) pour commencer jeudi notre première ascension (volcan) en altitude. Nous avons fait la rencontre de notre guide ce matin: il est très sympathique et il nous apprend beaucoup sur la culture indienne et métisse.



Après nous être installés dans un charmant hôtel à Otavalo, nous allons visiter des artisans indiens qui fabriquent les habits et tapisseries traditionnels du pays. C'est une expérience très enrichissante.







Mercredi, 11 juin
Par Sébastien,

Voilà notre première randonnée: il s'agit de la lagune Cuicocha. Le tour de la lagune nous a pris un petit trois heures. Il s'agit de notre première acclimatation à 3500m. C'est vraiment magnifique! La lagune a été formée par un cratère qui s'est rempli d'eau au fil du temps. Il y a deux îlots au milieu et l'eau est d'un beau bleu. J'ai pris plus de photos en trois heures qu'en deux jours à Quito! Demain nous montons plus haut: Fuya-Fuya (4263m).



Jeudi, 12 juin
Par Sébastien,

Nous montons cette fois jusqu’aux lagunes de Mojanda. De là, départ pour l’ascension du Fuya-Fuya (4200m). Trois heures ont été nécessaires pour rejoindre le sommet et redescendre. Ascension facile, quoiqu'un peu raide sur la fin, mais sans difficulté technique.


Laguna Grande (le plus grand des trois lacs) des Lagunas de Mojanda



Vendredi, 13 juin
Par Annie,


Départ tôt au matin en transport privé, pour rejoindre le chemin de montée au Cerro Imbabura et l'ascension du sommet « Taita Imbabura » (4630m). Six heures ont été nécessaires pour faire l'aller-retour. Le souffle allait très bien, nous gardions un bon rythme lent (grace au guide). Le debut ca ressemble un peu à de la randonnee ordinaire, mais la fin c'est beaucoup d'escalade de roche assez escarpé et très étroit. J'ai (Séb) découvert qu'Annie avait le vertige. Elle était très concentrée dans tous ses mouvements et n'osait regarder en bas. Moi, par contre j'étais comme un enfant sur un terrain de jeu (il fallait juste que je me calme à cause de l'altitude).

Nous avons dormi les deux derniers jours dans une charmante auberge (nous étions seuls): http://www.casaaida.com/. Nous la recommandons fortement.





Vue de Cayambe depuis Imbabura


Samedi, 14 juin
Par Annie,

Aujourd'hui samedi: jour de marché à Otavalo. C'est grand et énorme, il y en a dans toutes les rues.



Cet après-midi nous partons pour le refuge de Cayambe. Demain nous avons une sorte d'école de glace pour la pratique des techniques sur glacier car lundi, à 1h du matin nous tenterons le sommet.


Lundi, 16 juin
Par Annie,

Nous sommes de retour à Quito, lundi 15h. Voici le récit de nos deux derniers jours: après notre belle ballade au marché d'Otavalo, nous avons pris la route en direction du refuge du volcan de Cayambe. Environ deux heures de route. Et là, quelle ne fut pas notre surprise de voir qu'une voiture pouvait se rendre jusqu'au refuge (4600m)! Imaginez une route de terre extrêmement sinueuse, avec d'énormes nids de poule et très étroite! Le ravin est à notre gauche. Disons que j'avais les dents serrées! :)

Une fois au refuge, quelques personnes s'y trouvaient! Refuge très bien, quatre cuisines, grand dortoir! Finalement, nous nous sommes retrouvés environ une trentaine samedi soir.




Nous sommes allés explorer la montagne pour voir le chemin que nous allions prendre lundi à 1h am (La nuit, la neige est plus compacte et les ponts de neige au dessus des crevasses sont plus solides. De jour, avec le soleil qui chauffe, les ponts de neige se fragilisent et il y a plus de risque de tomber dans une crevasse).

La voie à prendre semblait très belle, une montée toute en douceur, pas trop accentuée, malgré un dénivelé de plus de 1200m. Psychologiquement, voir la voie avant, rassure. Surtout que la nuit, on n'y voit pas grand chose, le soleil se levant à 6ham.




Bref, je passe, je passe, dimanche matin, nous sommes allés pratiquer quelques techniques de glace sur une partie du glacier. Tout l'après-midi, nous avons relaxé, disons que c'était long. Souper à 5h pm et au lit à 6h15 pm (après avoir regardé un match de foot à la télé, il y avait une génératrice au refuge qui fonctionnait deux heures par jour) puis lever à minuit. Le cadran a sonné et dehors: LA TEMPETE DE VENT, DE PLUIE, DE GRELE ETC... On s'habille (disons que nous étions déjà habillés), on met le harnais, les grosses bottes en plastique, on prend le sac et nous sommes prêts pour aller déjeuner. Le vent ne cessait de souffler. LE BROUILLARD TOTAL DEHORS. À minuit et demi, nous étions prêts à partir: "bon, qu'est-ce qu'on fait"? On attend, on attend, espérant que le vent cesse. MAIS NON ZUT DE ZUT! (bon disons queeeeeeeeeee, au fond de moi, cela m'arrangeait un peu, car bon, une montagne comme ça, c'est toujours un peu agoissant, mais j'étais decue aussi). Donc, malheureusement, Annie et Sébastien n'ont pas fait le sommet de Cayambe... Vous pouvez dormir tranquille jusqu'à la prochaine ascension. Nous sommes allés nous recoucher jusqu'à 7 h am. Au réveil, la tempête n'avait pas cessé.

Vendredi, 20 juin
Par Sébastien,

Voici quelques nouvelles fraîches, de bonnes nouvelles et une mauvaise... Après Cayambe, nous sommes retournés à Quito pour nous reposer un peu. Après une bonne nuit de sommeil, mardi matin, nous partons en direction d'El Chaupi, un petit village au pied des Illinizas. Il s'agit de deux très beau volcans qui, à l'origine, n'en formaient qu'un. Puis une éruption l'a scindé en deux. Illiniza Sur (5263m) est enneigé et considéré comme difficile. Illiniza Norte (5126m) est un gros bloc rocailleux, enneigé à ses heures. C'est Norte que nous avons fait. Nous avons couché dans une auberge très agréable que nous recommandons fortement l'Hotel Llovizna. D'après le Lonely Planet, il appartient à Vladimir Gallo, qui est aussi le propriétaire du refuge des Illinizas, situé au col entre les deux volcans.


Lever mercredi matin de bonne heure (4h30), petit-déjeuner à 5h et départ à 5h30 pour le lieu dit "La Virgen" (3950m). De l'ascension avec de superbe vue jusqu'au refuge (au col à 8h40) puis le sommet (10h50). Près de cinq heures d'ascension entre-coupées de courtes pauses et beaucoup de photos. Annie, à cause de son vertige, s'est encordée avec le guide pendant les deux dernières heures d'ascension. Nous sommes redescendus en deux heures presque en courant par un raccourci (une Canaleta).Nous sommes ensuite allés récupérer nos sacs à l'hôtel de Vladimir pour nous diriger au lieu dit "El Chasqui".

Nous avons passé la nuit dans une Hacienda, une ancienne ferme, nommée Cuello de Luna (cul de lune): très, très beau, agréable et chaleureux. Nous avions une petite cheminée dans notre chambre qui nous a réchauffés toute la nuit.




Les Illinizas au levé du soleil

Le Cotopaxi depuis les Illinizas

Tungurahua 5016m (en activité) et derrière, El Altar 5319m


Sébastien avec Cotopaxi en arrière plan


À gauche Ruminahui 4712m et Antisana 5758m en arrière plan. Cotopaxi à droite

Face sud d'Illiniza Norte

Le refuge des Illinizas



Illiniza Sur

Le sommet (au fond à gauche)

Le sommet (enfin!)


La descente en 2h (contre 5h d'ascension)


Par Annie,

C'est ainsi que jeudi matin, nous partons pour le refuge (4800m) du Cotopaxi (5897m) en vue de faire l'ascension de ce volcan vendredi matin, à 1h am. Cette fois-ci, la voiture ne se rendait pas au refuge. Nous avons donc dû porter notre matériel jusqu'au refuge: 45 minutes de montée. Dans ce genre de refuge, il n'y a pas grand chose à faire, à l'exception de boire du thé et de se reposer en attendant 6h-7h du soir pour aller dormir. Toutefois, nous avons fait la connaissance d'un couple de Hongrie avec qui nous avons sympathisé. Eux également se préparaient pour l'ascension. Donc 18h30, au lit, et malheureusment, Seb et moi n'avons pas réussi à dormir. Minuit, le cadran sonne: que c'est difficile de se lever! Nous mettons nos bottes, prenons notre sac et allons déjeuner. 1h am, nous débutons notre ascension pour le sommet de Cotopaxi (à prévoir: environ 5-6h de montée).
Au total, il y avait un groupe d'Allemand (15), le couple hongrois, 2 autres petits groupes, et nous , les québécois, . Tout ce beau monde se levant en même temps, il y a de l'action à minuit dans notre refuge!
Que nous sommes chanceux! Le ciel est étoilé, c'est magnifique! Nous pouvons même percevoir la ville de Quito illuminée (cette fois-ci, on se dit, ça y est, nous serons plus chanceux que pour l'ascension de Cayambe).

Étant partie les derniers, personne ne nous poussait derrière. Nous avancions à pas de tortue, c'est le cas de le dire. Pour ma part, aucun mal de tête.
La montée en fut toute une: aucun répit, inclinaison moyenne 40 degrés sur 1100m de dénivelé. Ce n'est pas rien.
Bref, à mi-chemin, je commencais à perdre de l'énergie, j'avais des nausées, zut de zut, donc on s'est arrêté un peu. J'ai continué tranquillement et là, quelle horreur: LA TEMPETE DE NEIGE ET DE VENT! Ne faut-il vraiment pas être chanceux? Nous avons continué quand même, mais à un moment donné, j'ai pris la décision de redescendre alors que nous étions à 40m du sommet (que Sébastien était triste)! Encore une fois, un sommet de manqué! Mais ce n'est pas tout, c'était un "whiteout" total à 5850m, on ne discernait presque plus le chemin. Toutes les autres équipes avaient eu le temps de se rendre au sommet. Alors au moment de commencer la descente, nous nous sommes encordés avec une équipe de quatre allemands. Nous étions donc une cordée de sept personnes. À deux reprises, Seb a dû pratiquer son "self-arrest" car deux allemands ont glissés à terre. Malgré la tempête, j'ai bien aimé la descente, car tout allait bien pour nous, même si c'était difficile pour les jambes. Le guide de l'autre équipe nous a mené jusqu'au refuge.
Alors voilà pour cette petite aventure!

Le Cotopaxi


Apres avoir bien mangé, nous nous sommes dirigés vers la charmante petite ville de Banos, où nous nous sommes reposés jusqu'à dimanche matin, pour ensuite aller au refuge 5000m du volcan Chimborazo (sommet à 6300m environ, notre dernière ascension). MAIS là, j'ai pris la décision de ne pas faire cette ascension et de laisser la chance à Seb de peut-être atteindre le sommet. Je l'ai donc attendu patiemment au refuge.

Lundi, 23 juin

Par Sébastien,
Voici le dernier récit de notre aventure de 14 jrs sur les volcans d'Équateur.
Où en étions-nous .... Nous avions fait Iliniza et tenté Cotopaxi.

Nous voici donc dimanche matin, en direction du refuge du Chimborazo (6310m) , le volcan le plus haut d'Équateur. Ce n'est pas rien quand même. Nous arrivons donc au refuge en après-midi, après une marche de 40mn (sur un petit dénivelé de 200m). Le refuge est à 5000m. La respiration se fait ressentir. Il y a déjà pas mal de neige et la montagne est dans les nuages. D'après notre guide, ce serait mal barré (parti en québécois!) pour faire le sommet. Une histoire de plaque de vent : cumul de neige sur le glacier qui ne se serait pas solidifié. Bref, tout pour faire des avalanches. Même si Annie et moi avons déjà eu notre expérience d'avalanche pour ceux qui sont au courant, une a 6000m, c'est une toute autre histoire. Cette fois-ci c'est un lever à 23h pour un départ à minuit. Seul le guide et moi serons de la partie; Annie ayant préféré rester au refuge. Après une courte "nuit" et un petit-déjeuner assez tôt, le départ est donné. Notre marche s'effectue sous un ciel étoilé et une lune presque pleine qui éclaire nos pas. Après 1h30 d'ascension, nous étions rendus à 5300m. Tito (c'est le guide) me démontre la possibilité de rencontrer des avalanche en creusant en trou dans la neige (il me montre les différentes couches de neige non stabilisées/solidifiées). Il me dit que ce n'est pas recommandé de continuer plus loin. Au même moment un homme, seul!, nous double et continue sa progression vers le sommet. Que faire? Je suis pris entre l'envie de poursuivre et celle de suivre l’avis du guide. Bien sûr, je n'ai pas vraiment le choix… Et c'est un demi-tour avec beaucoup de regret que nous entamons. Je suis au lit à 2h !!! Dur de dur. Annie, quand a elle, ne dort pas encore, elle a du mal à trouver le sommeil à 5000m.

Le Chimborazo et nous

Annie qui redescend, le refuge au centre de la photo et bien sur le Chimborazo qui domine

Vous ne vous demandez pas si l'homme que nous avons croisé a réussi, lui ? Ben nous l'avons revu en début de matinée. Il a poursuivit jusqu'a 5700m avant de décider de faire lui aussi demi-tour : trop dangereux. Personne n'avait réussi ce sommet depuis une semaine.

Voilà la fin de notre histoire sur les volcans d'Equateur. Nous partons demain pour la côte Ouest nous reposer sur la plage.

Mardi, 1er juillet

Nous voilà à la fin de notre séjour en Équateur.

Nos plans ont un peu changé ces derniers jours. Nous devions quitter la plage et la côte pacifique et rentrer sur Quito aujourd'hui. Toutefois, nous sommes revenus sur Quito samedi dernier. Nous en avions mare d'être malades sur la côte. En fait, le médecin à Montréal nous avait prescrit un médicament qu'il fallait prendre contre la malaria une fois sur la côte pacifique. Toutefois, le territoire est assez grand, et en se renseignant, on nous a informé qu'il n'était pas nécessaire de prendre le médicament en question. Donc nous avons décidé de ne pas le prendre, en fait, nous avions pris qu'une seule capsule ET UNE CAPSULE DE TROP!! Quelle horreur! A peine arrivés à la plage, Sébastien tombe malade et je le suis de très près! Les effets secondaires de ce médicament sont très forts et nous l'avons bien vécu de sorte que cela nous a affectés pour les 3-4 jours suivants notre arrivée. Nous avons appris que de juin à décembre, il fait très moche sur la côte : il y a rarement du soleil, que de gros nuages (et nous qui voulions prendre un peu de soleil!! ).

Bref, nous avons décidé de retourner à Quito et voir si nous pouvions aller faire une autre montagne. Dimanche, on saute dans un autobus local pour aller dans un village à deux heures de Quito, village que nous avions déjà visité et qui est entouré de montagnes. Avec les services d'un guide, lundi matin très très tôt, nous avons fait l'ascension de Rumiñahui (4 700m). Et une de plus dans notre répertoire!





VOILÀ!

FIN